Interview du Maitre Principal Francisco G., Chef du bureau Marine du Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées (CIRFA) de Grenoble, situé à la Caserne de l’Alma.
Comment avez-vous rejoint la Marine ? : En 1992 pour mon service militaire, en tant que comptable sur la frégate anti-sous-marine « Jean de Vienne ». L’environnement embarqué et l’ambiance de travail à bord m’ont séduit. Je me suis naturellement porté candidat pour l’Ecole de Maistrance, pour devenir officier marinier (technicien), de spécialité secrétaire militaire. On devine facilement une partie du métier derrière ce nom de spécialité, intitulée aujourd’hui gestionnaire des ressources humaines. Après des évolutions professionnelles profondes que permet la Marine, je suis aujourd’hui responsable du recrutement de la Marine sur Grenoble – ce qui recouvre une grande zone allant de la Haute-Savoie à l’Ardèche. Ce que j’aime dans ce métier, c’est le contact avec les administrés, les évolutions professionnelles permanentes, et surtout, mettre ses compétences et connaissances au service des autres.
Un marin à Grenoble ? Expliquez-nous !
Après un séjour en Amérique du Sud, à naviguer sur l’océan et même sur des fleuves, je me suis dirigé vers un travail d’ambassadeur de la marine et de transmission du savoir, afin de m’adresser, avec mon expérience de marin embarqué, aux marins de demain. Pourquoi Grenoble ? Parce que la Marine recrute partout. L’année dernière nous avons eu plus de 200 candidats dans notre zone qui comprend les départements de l’Ardèche, la Drôme, la Haute-Savoie, l’Isère et la Savoie.
Quelles sont vos enjeux en recrutement ?
Le recrutement de marins est un effort permanent, parce que nous faisons progresser ceux qui rentrent, il faut sans cesse se renouveler. C’est pourquoi nous recherchons cette année 4000 jeunes talents, avec pour principale condition d’être de nationalité française.
Le niveau des postes et la pluralité des métiers sont vastes, comme l’océan : de la 3e à Bac+5 (mais on étudiera un Bac+8 !), de 16 à 30 ans. C’est pour cela que nous pouvons recruter à 300km des côtes. Enfin, pour celles et ceux qui auraient des doutes, nous formons dans nos écoles, où l’engagé est rémunéré (il reçoit une solde, ce qui diffère du salaire) dès son entrée. Rares sont les écoles qui vous paient pour vous former !
Y-a-t-il un profil type pour rentrer dans la Marine ?
La réponse est NON. Il n’y a pas de déterminisme académique. Nous pourrions citer Baudelaire « Homme libre, toujours tu chériras la mer », ce que nous cherchons plus qu’un profil c’est un état d’esprit, une motivation, qu’on retrouve dans ce qu’on appelle l’esprit d’équipage. Les formations sont qualifiantes, reconnues aussi bien dans le secteur privé que public, car apparaissant au registre national des certifications professionnelles.
La possibilité d’évoluer tout au long de sa carrière est offerte à chaque marin qui en émet le souhait et en montre les capacités. Certains pourraient comparer avec le système évolutif anglo-saxon souvent nommé « UP OR OUT », la notion de mobilité géographique et professionnelle ainsi que « le goût du voyage » marquent les carrières.
Qu’est-ce qui vous fait aimer votre métier ?
Au-delà de la campagne de communication nationale « Rares sont les métiers qui vous emmènent aussi loin » qui s’adresse principalement à celles et ceux qui n’ont jamais pensé qu’ils avaient leur place dans la marine, je veux partager cette expérience hors du commun. Certes, si ce n’est pas le paradis tous les jours, le métier est prenant, il a un sens, on se retrouve rapidement avec des responsabilités, on nous confie une mission. Par exemple c’est un jeune matelot qui pilote un sous-marin ! Faire découvrir nos 50 métiers rassemblés dans une douzaine de domaines à des candidats de tous niveaux scolaires dans une région éloignée des côtes est une tâche exigeante et passionnante. Nous accompagnons les candidats dans l’élaboration de leur projet professionnel au sein de la marine et sommes heureux de les voir s’épanouir.
Quand on pense marine, on pense bateau et grandes traversées. C’est vrai ?
Bien sûr, et c’est naturel on pense aux bâtiments de la force d’action navale, mais il y a également les sous-marins de la Force Océanique Stratégique, les avions et hélicoptères de l’Aéronautique Navale qu’on peut piloter à partir du niveau bac, et les unités de fusiliers marins et commandos qui protègent nos bases et nos bateaux en métropole, et outre-mer, ainsi que tous les métiers du soutien auxquels on ne pense pas.
Cela reste d’autant plus vrai que 40% des recrues de la marine ne sont pas issues des régions côtières. En arrivant, beaucoup de candidats rêvent d’action, de devenir officier, fusilier marin, manœuvrier, atomicien…leur point commun : l’envie de servir. Certains, après leur rencontre avec nos conseillers en recrutement qui viennent des forces s’orientent vers d’autres métiers moins connus mais non moins nécessaires comme cuisinier, météorologiste, contrôleur aérien…
Avez-vous une bouteille à la mer que vous aimeriez partager avec nos lecteurs ?
Nos procédures évoluent, nous sommes à la recherche de collaborations BtoB business to business et de futurs candidats. Nous souhaitons développer de nouveaux marchés et nous sommes en constante prospection, comme le nouveau partenariat avec le club ECOBIZ de la CCI de Grenoble. Notre calendrier de recrutement est ouvert toute l’année, il ne faut pas hésiter à nous contacter, visiter notre site etremarin.fr et venir nous rencontrer. Que ce soit pour de la prescription ou de l’engagement.
Pour nous, chaque personne compte.
ó toute la documentation relative à l’offre RH de la Marine est disponible et exportable sur Internet en cliquant ici.
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